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Le point sur les fonctions exécutives

Primaire

Introduction

Penser, réfléchir, s’organiser, s’amuser ou apprendre est fondamental dans la vie d’une personne qui aspire au bonheur et au succès. Ce dossier offre une définition des fonctions exécutives (ou contrôle cognitif), habiletés mentales essentielles pour atteindre un but et pour réfléchir sur notre façon d’apprendre et de résoudre des problèmes.

Mais que sont les fonctions exécutives?

Les fonctions exécutives constituent l’ensemble des processus mentaux que met en œuvre une personne pour gérer ses comportements, ses pensées et ses émotions lors d’une situation nouvelle qui nécessite de résoudre un problème pour lequel nos stratégies habituelles et connues ne suffisent pas. Ce problème peut être de plusieurs sortes comme trouver la solution à un jeu, résoudre un exercice de mathématiques, assembler un meuble ou encore savoir comment se comporter lorsque l’on rencontre un nouveau collègue pour un travail en équipe. Bref, les fonctions exécutives sont en action dans toutes les situations où il est indispensable pour réussir de devoir s’arrêter, réfléchir, créer une solution originale, puis vérifier si le but est bien atteint.


Elles regroupent plusieurs fonctions cognitives indépendantes, mais interreliées, qui doivent agir de manières coordonnées pour permettre aux comportements d’être bien adaptés et fluides. Les principales fonctions cognitives sont la mémoire de travail, le contrôle de l'inhibition, la flexibilité cognitive et la planification.

 

 

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Voyons à quoi correspondent les principales fonctions exécutives

La mémoire de travail

La mémoire de travail permet de maintenir active et de manipuler dans notre tête l’information nécessaire pour réaliser une tâche qui se déroule dans le temps. Elle est extrêmement importante et est impliquée dans la grande majorité de nos comportements. C’est elle qui nous permet de faire du calcul mental, de réactualiser mentalement notre liste d’épicerie pendant que notre chariot se remplit, de nous souvenir d’une question pendant qu’on tente de comprendre un texte ou bien que l’on cherche une solution nouvelle à un problème ressemblant à une situation connue.

 

La mémoire de travail est fondamentale pour le développement du langage, la mise en place des apprentissages en général, la réussite académique et professionnelle ou la gestion de nos activités quotidiennes. Il existe plusieurs modèles théoriques qui décrivent la mémoire de travail. Il faut retenir qu’elle comprend une composante pour traiter les informations visuelles (ex. : images, trajets, formes, etc.), une composante pour traiter les informations auditivo-verbales (ex. : mots, chiffres, notes de musique, etc.) et une composante qui permet de gérer les éléments non pertinents et de remettre à jour régulièrement l’information que la mémoire contient. La quantité d’information que peut contenir et traiter la mémoire de travail est limitée.

 

Lorsqu’elle a atteint son maximum et que nous continuons à faire entrer de la nouvelle information, la mémoire de travail se met à jour automatiquement et « efface » des éléments sur sa liste, donc ces derniers disparaissent de notre conscience. Cet oubli est tout à fait normal et sain, puisqu’il n’est pas nécessairement utile pour notre cerveau d’enregistrer ces informations une fois qu’elles sont traitées. Il peut par contre être problématique que ces informations soient effacées avant qu’elles n’aient fini d’être traitées. Ce problème est souvent lié à des difficultés attentionnelles et exécutives. Ainsi, si une personne est facilement distraite par son environnement ou ses pensées, il est probable que les informations qu’elle voit, entend ou auxquelles elle pense viennent prendre la place des informations qui étaient en train d’être traitées.


Il est fréquent que les difficultés de mémoire de travail soient interprétées par l’entourage comme des problèmes de mémoire. Cependant, la mémoire n’est pas en cause ici, puisque les informations en mémoire de travail n’ont pas encore été enregistrées. Lors d’un problème de mémoire, l’information est d’abord enregistrée, puis oubliée.

 

L’inhibition ou contrôle inhibitoire

L’inhibition ou contrôle inhibitoire est la capacité qui nous permet de résister à une forte propension à vouloir faire quelque chose pour la remplacer par ce qui est plus approprié au contexte ou pour atteindre un but futur. L’inhibition est aussi très fortement sollicitée lorsqu’il est question de devoir résister au plaisir immédiat. Elle est également associée à l’habileté d’une personne à gérer les interférences et à contrôler ses comportements. Elle peut être comprise comme le frein de notre cerveau.

 

Elle est donc indispensable, par exemple pour ne pas se laisser distraire par les publicités sur la page de l’article de presse que nous sommes en train de lire sur notre téléphone, par le camarade qui fait tomber son étui à crayon lors d’un examen ou par le cupcake qui est prévu pour le dessert, alors que l’on met la table. Le contrôle inhibitoire est par ailleurs notre allié mental pour résister à la tentation d’une pause « média social » pendant un exercice ardu en mathématique ou de regarder d’un coup tous les épisodes d’une série captivante. Les gens qui présentent des difficultés d’inhibition vont généralement être décrits comme impulsifs.

 

La flexibilité mentale

La flexibilité mentale nous permet de nous ajuster au changement, de percevoir les multiples facettes d’une situation ou de concevoir quelque chose d’un angle tout à fait nouveau. Fort utile lors d’une situation de résolution de problème à l’école, elle est également notre alliée inespérée pour générer un nouveau trajet pour contourner une zone de travaux de voirie et en profiter pour passer à un magasin où nous avions prévu d’aller prochainement.

 

À l’école, l’élève doit faire preuve de flexibilité lorsqu’il doit changer de démarche face à une erreur de raisonnement, lorsqu’il doit créer un nouveau projet en art plastique ou encore trouver une solution à un conflit avec un camarade. Le manque de flexibilité entraîne souvent des comportements rigides, une difficulté à comprendre le point de vue des autres, un découragement face aux aléas de la vie ou des bris de règles dans des jeux.

 

La planification

La planification nous permet de nous organiser et d’établir l’ordre des étapes à suivre dans le temps pour arriver à notre but. Il va sans dire que pour parvenir adéquatement à mettre en œuvre une planification efficace, comme pour réaliser une nouvelle recette de cuisine alléchante ou une démarche pour répondre à un problème de mathématique complexe, il faut pouvoir recruter les trois processus mentaux cités précédemment, tout en ajoutant l’anticipation du but à atteindre, la stratégie à privilégier, puis l’exécution.

 

La cuisine peut ressembler à un champ de bataille après la réalisation d’un gâteau aux bananes (qui peut ne pas lever parce que la levure a été mise au mauvais moment), un texte peut manquer de logique parce que les arguments sont mal organisés ou une séance de magasinage peut être bien trop longue à cause des allers-retours effectués à travers un centre commercial. Les personnes ayant des difficultés de planification sont souvent décrites comme désorganisées.

Les formations de l’Institut TA

Pour aller plus loin

À lire
  • Comment survivre aux devoirs de Josiane Caron Santa (2015)
  • Champion de l’organisation de Janet S. Fox (2013)
  • Guide de survie pour les enfants vivant avec un TDAH de John Taylor (2012)
  • Fred : vivre avec le TDAH à l’adolescence d’Ariane Leroux-Boudreault (2015)
  • 100 idées pour mieux gérer les troubles de l’attention de Francine Lussier (2013)
  • Neuropsychologie et stratégies d’apprentissage : concrètement, que faire? de Rémi Samier et Sylvie Jacques (2019)
Références scientifiques
  • Le syndrome dysexécutif chez l’enfant et l’adolescent d’Alain Moret et Michèle Mazeau (2013)
  • Executive functions and the frontal lobe: a lifespan perspective d’Ed. V. Anderson (2008)
  • Executive functions d’Adele Diamond, Annu Rev Psychol, 2013 (64)
  • Diamond, A. Activities and programs that improve children’s executive functions, Curr Dir Psychol Sci. 2012; 21 (5)
ARTICLE RÉDIGÉ PAR ÉLISABETH PERREAU-LINCK
Ph. D. neuropsychologue
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