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Lorsque les fonctions exécutives font défaut

Primaire

Les difficultés exécutives

Difficultés exécutives

Les fonctions exécutives nous permettent de relever un défi, de résoudre un problème ou de faire face à notre environnement en changement constant. Leurs dysfonctions entraînent généralement un manque d’adaptation à la situation et l’échec de l’exécution nécessaire pour atteindre notre but. Elles peuvent avoir de nombreuses causes et être observées à tous les âges de la vie.

Les difficultés exécutives ne sont pas officiellement classées selon une typologie spécifique. Elles varient selon la nature et la sévérité des processus mentaux touchés. Lorsque les atteintes des fonctions exécutives sont sévères (atteintes concomitantes de l’attention, la mémoire de travail et l’inhibition), on utilise souvent le terme « syndrome dysexécutif » ou « syndrome frontal ».

 

Prévalence

Il est particulièrement difficile de statuer sur la prévalence de dysfonctions exécutives, puisqu’il ne s’agit pas d’un diagnostic, mais bien d’un profil neuropsychologique. Les études qui cherchent à quantifier la proportion de la population qui présente les manifestations associées aux atteintes des fonctions exécutives vont comptabiliser les cas de troubles circonscrits, comme le TDAH, dont la prévalence est autour de 5 %.

 

Manifestations

En pédiatrie, ces manifestations sont fréquemment associées au trouble de déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), puisque les symptômes comportementaux associés à ce trouble renvoient typiquement à des difficultés exécutives comme la distractibilité, l’impulsivité ou les oublis. En revanche, ces manifestations sont aussi retrouvées dans les autres troubles neurodéveloppementaux comme le syndrome de Gilles de la Tourette ou dans les troubles du spectre de l’alcoolisation foetale. Chez l’adulte, des dysfonctions exécutives sont quasi systématiques lors d’atteintes neurologiques acquises (accident vasculaire cérébral, traumatisme crânien, etc.) et sont aussi présentes chez les adultes présentant certains troubles mentaux (par ex. : schizophrénie).

 

Cause des dysfonctions

Ces dysfonctions peuvent apparaître au cours du développement (associées à un trouble neurodéveloppemental comme le TDAH ou les troubles d’apprentissages), à la suite d’un accident ou d’une condition médicale qui touche le cerveau (AVC, tumeur, épilepsie, etc.), dans le contexte d’une maladie mentale (par ex. : schizophrénie, dépression majeure) ou lors du vieillissement pathologique (certaines démences par exemple). Les causes pourraient aussi être environnementales comme la consommation d’alcool durant la grossesse, la maltraitance ou le manque de pratique d’une activité dans un environnement qui ne favorise pas le développement de l’autonomie.

Évaluation, rééducation et pistes de solutions pour développer les fonctions exécutives

Qui peut évaluer les dysfonctions exécutives?

Au Québec, seuls les médecins et les neuropsychologues (les psychologues ayant une attestation pour l’évaluation des troubles neuropsychologiques délivrée par l’Ordre des psychologues du Québec) sont autorisés à évaluer les fonctions exécutives et leurs atteintes dans un but diagnostic. D’autres catégories de professionnels oeuvrant dans le domaine de la santé ou de l’éducation peuvent identifier des manifestations suggérant des difficultés exécutives (ex. : manque d’attention, impulsivité, oubli, désorganisation, etc.) et recommander une évaluation en neuropsychologie.

 

Qui peut se charger de la rééducation?

Selon l’âge de la personne ayant des difficultés exécutives et les domaines dans lesquels se retrouvent les atteintes fonctionnelles principales, les neuropsychologues, les psychologues, les ergothérapeutes, les orthophonistes ou les orthopédagogues peuvent entreprendre de la rééducation. Il importe de comprendre que les cas les plus sévères, avec la présence d’un syndrome dysexécutif, sont particulièrement résistants à l’intervention et que souvent les améliorations ont tendance à se restreindre aux tâches entraînées lors de la rééducation. Autrement dit, les améliorations dans une fonction exécutive ne se généralisent habituellement pas à d’autres situations de la vie quotidienne.

 

Ce que les parents et les enseignants peuvent faire

La bonne nouvelle est que les fonctions exécutives se développent naturellement quand l’enfant bénéficie d’un environnement familial et scolaire chaleureux et encadrant et également lorsqu’il joue avec d’autres enfants et qu’il apprend à déployer des comportements qui favorisent les jeux coopératifs dans la bonne humeur! Lorsque ce développement est moins aisé, il est alors conseillé aux parents d’aider leur enfant à devenir plus patient, à mieux organiser ses affaires ou son horaire ou d’ajuster leurs attentes à ce que l’enfant est réellement capable de faire, puis d’augmenter très progressivement les défis pour le jeune. Ils peuvent aussi montrer simplement et explicitement à leur enfant quoi faire, faire des listes ou des schémas pour soutenir leur exécution. Il est également possible de modifier l’environnement pour le rendre moins complexe et moins susceptible d’entraîner un débordement. Un sport qui demande de développer un contrôle de soi dans un contexte bienveillant et encadré, comme le taekwondo ou le cirque, est aussi en environnement favorable au développement optimal des fonctions exécutives.

 

Exemples de difficultés exécutives avec des pistes de solutions

 Exemples activites fonctions executives

Les formations de l’Institut TA

Pour aller plus loin

À lire
  • Comment survivre aux devoirs de Josiane Caron Santa (2015)
  • Champion de l’organisation de Janet S. Fox (2013)
  • Guide de survie pour les enfants vivant avec un TDAH de John Taylor (2012)
  • Fred : vivre avec le TDAH à l’adolescence d’Ariane Leroux-Boudreault (2015)
  • 100 idées pour mieux gérer les troubles de l’attention de Francine Lussier (2013)
  • Neuropsychologie et stratégies d’apprentissage : concrètement, que faire? de Rémi Samier et Sylvie Jacques (2019)
Références scientifiques
  • Le syndrome dysexécutif chez l’enfant et l’adolescent d’Alain Moret et Michèle Mazeau (2013)
  • Executive functions and the frontal lobe: a lifespan perspective d’Ed. V. Anderson (2008)
  • Executive functions d’Adele Diamond, Annu Rev Psychol, 2013 (64)
  • Diamond, A. Activities and programs that improve children’s executive functions, Curr Dir Psychol Sci. 2012; 21 (5)
ARTICLE RÉDIGÉ PAR ÉLISABETH PERREAU-LINCK
Ph. D. neuropsychologue
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