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Réponse à l'intervention (RAI) : Niveau 3

Primaire

Qu'est-ce que le niveau 3 du modèle de réponse à l'intervention ?

Au niveau 3, les élèves reçoivent une intervention intensifiée et individualisée dans les domaines pour lesquels ils éprouvent des difficultés. Fondée sur des données probantes, les interventions sont généralement assurées par un professionnel (orthopédagogue, psychoéducateur, orthophoniste, ergothérapeute, etc.) Le but des stratégies d’intervention de niveau 3 est de fournir un enseignement à la fois individualisé et intensif aux élèves qui ne progressent aussi efficacement qu’attendu avec les stratégies d’intervention de niveau 2.

Qui reçoit l'intervention de niveau 3 ?

Selon les données issues de la recherche, seulement 1 à 5 % des élèves ont besoin d’une intervention de niveau 3. Habituellement les élèves qui requièrent une intervention de niveau 3 sont ceux qui n’ont pas fait de progrès suffisant malgré les interventions de niveaux 1 et 2.

 

Ce progrès est déterminé en fonction de leur niveau de performance (par exemple, en comparant leurs résultats à une norme de référence établie) ou en fonction de la progression de leurs apprentissages.

 

La méthode de la double divergence ou (dual-discrepancy en anglais) utilise justement une combinaison de ces deux indicateurs.

Quelles stratégies puis-je utiliser au niveau 3 ?

L’un des principes clés du système d’intervention à plusieurs niveaux (représenté par la pyramide RAI) est que l’intervention devient de plus en plus intensive à mesure que les élèves passent du niveau 1 au 2 ou du 2 au 3.

 

Le niveau 3 fournit donc l’intervention la plus intensive et la plus explicite du modèle et se concentre sur l’acquisition et la consolidation des connaissances et des habiletés.

 

Voici 6 stratégies pour rendre les interventions plus efficaces au niveau 3 :

1. Le suivi fréquent des progrès

Au niveau 3, les progrès des élèves sont suivis fréquemment, chaque semaine ou même deux fois par semaine.

 

Un suivi fréquent des progrès est nécessaire pour s’assurer que l’intervention correspond étroitement aux besoins de l’élève. Cela facilite également la prise de décision pédagogique telle que la modification de l’intervention si l’élève ne progresse pas tel que prévu. Les professionnels, en concertation avec les enseignants, peuvent fixer des objectifs individuels pour leurs élèves et suivre leurs progrès pour s’assurer qu’ils atteindront ces objectifs.

 

Les trousses de dépistage continu axées sur le curriculum sont souvent utilisées pour suivre les progrès des compétences académiques parce qu’elles sont rapides à administrer, ont démontré leur fiabilité et sont sensibles au changement alors que d’autres mesures standardisées ne le sont pas forcément. Par exemple, si les progrès d’un élève sont contrôlés à l’aide d’une mesure de fluence en lecture, les enseignants pourraient noter des changements aussi petits que 1 mot correct de plus par minute.

2. L’enseignement individualisé

L’intervention de niveau 3 se déroule en petits sous-groupes de 1 à 3 élèves. Le groupe doit être homogène en termes de profil de compétences des élèves (tel que déterminé par les évaluations). Contrairement au niveau 2 où l’accent est mis sur les besoins généraux du groupe, au niveau 3, l’accent est mis sur les besoins de chaque élève. Pour ce faire, une approche de résolution de problème individualisée est souvent associée à un protocole standardisé. Le protocole standardisé c’est le terme utilisé pour une intervention qui est conçue en fonction des compétences ciblées et qui est destinée à être mise en oeuvre d’une façon contrôlée (qu’il s’agisse d’une intervention “maison” ou du commerce). En revanche, l’approche de résolution de problèmes individualisé est conçue en fonction des besoins de l’élève. La combinaison de ces deux approches peut être très efficace car il est plus facile d’utiliser une intervention qui a déjà été essayée et approuvée (comme le protocole standardisé) tout en laissant la place à l’intervention individualisée basée sur les besoins de l’élève.

3. L’augmentation de la fréquence et de la durée des interventions

L’intervention de niveau 3 a lieu quotidiennement et est fournie pour une durée plus longue que celle de niveau 2 (à la fois en termes de nombre de minutes d’intervention et en termes de durée totale de l’intervention). Le temps d’intervention peut varier entre 40 et 120 minutes par jour et l’intervention peut durer plus de 20 semaines.

4. Plus d’occasions de répondre

Plusieurs études ont démontré que plus un élève a l’occasion de répondre aux questions de l’enseignant, plus il est engagé dans ses apprentissages et cet engagement serait directement lié à la progression de leurs apprentissages. En offrant aux élèves plus d’occasions de répondre, on augmente leur chance d’apprendre et de maîtriser de nouveaux savoirs. 

 

La réponse peut se faire oralement (individuellement ou en groupe, ce que l’on nomme réponse chorale), par écrit ou même par un signal non-verbal (par exemple, les pouces vers le haut).

 

Alors que les réponses chorales sont efficaces au niveau 2, au niveau 3, les réponses individuelles doivent être privilégiées.

 

Au niveau 3, on vise 8 à 12 occasions de réponse par minute pour garantir un niveau d’engagement très élevé qui permet aux élèves de pratiquer de nouvelles habiletés.

5. L’importance de la rétroaction

Dans les trois niveaux, il est crucial de fournir aux élèves une rétroaction pour s’assurer qu’ils ne feront plus les mêmes erreurs dans le futur. La distinction au niveau 3 réside dans le fait que la rétroaction sera donnée de façon bien plus explicite. Par exemple, au niveau 1, la rétroaction pouvait simplement être un commentaire général (ex : on demande de relire le texte) ; au niveau 2, il pouvait s’agir d’un commentaire plus spécifique (ex : on demande de relire un mot qui avait été mal lu) ; alors qu’au niveau 3, on fournit directement la correction quand une erreur est faite. Par exemple, “ce mot est gâteau, peux-tu le répéter?” et ensuite on attend donc que l’élève réponde correctement. Avec cette procédure, on indique explicitement à l’élève quelle est la bonne réponse ou la meilleure stratégie et on lui demande de se pratiquer.

6. L’échafaudage pédagogique

L’enseignement explicite est une méthode efficace fondée sur des données probantes qui peut être utilisé dans les 3 niveaux du modèle RAI.

 

L’enseignement explicite se compose d’une séquence pédagogique structurée en 3 étapes : la modélisation, la pratique guidée et la pratique autonome.

 

Au niveau 3, les élèves ont besoin d’un soutien supplémentaire de l’enseignant pendant la pratique guidée, c’est ce que l’on nomme l’échafaudage pédagogique car l’enseignant va fournir plus de soutien et de conseils à l’apprenant. De plus, l’étape de la pratique guidée doit être un peu plus longue au niveau 3 pour s’assurer que les élèves maîtrisent les nouvelles compétences.

 

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À retenir

Les stratégies d’intervention de niveau 3 visent à fournir un soutien à la fois individualisé et intensif à un très petit nombre d’élèves qui continuent d’avoir des difficultés, même après avoir reçu un soutien aux niveaux 1 et 2.

 

Si vous voulez en savoir plus sur le modèle RAI de manière générale, n’hésitez pas à consulter notre capsule Leviers d’efficacité : le modèle RAI, ou bien nos autres capsules concernant l’implantation du niveau 1 et niveau 2 du modèle.

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