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Tirer profit de vos marches en famille en suscitant des apprentissages

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Introduction

Les bienfaits de l’activité physique et du temps passé à l’extérieur ne sont plus à démontrer. Pour plusieurs enfants, l’environnement de plein air que représente le quartier, la forêt ou le parc est un espace d’apprentissage plus stimulant que la classe ou la maison. Si vous avez envie de tirer profit de vos promenades en famille, cet article vous donnera assurément le goût d’exploiter différents lieux lors de marches à saveur pédagogique avec votre enfant. 

Sortir dehors, mais pourquoi ?

Sortir dehors, mais pourquoi ?

L’enseignante de votre enfant vous mentionne qu’il est agité en classe et qu’il peine à se concentrer ? L’heure des devoirs et leçons est pénible en fin de journée ? Si cela est possible, pourquoi ne pas opter pour un transport actif en famille vers l’école ou la maison afin de libérer toute cette énergie? 

L’éducation en plein air est bien connue dans les écoles québécoises. Elle se définit comme « une situation d’enseignement qui se réalise en plein air et dont l’objectif principal est de faire réaliser des apprentissages en fonction d’intentions préalablement définies » (Ayotte-Beaudet, Vinuesa, Turcotte et Berrigan, 2022). Comme parents, vous pouvez également éduquer votre enfant lors de courtes marches à l’extérieur. 

Voici quelques exemples d’effets positifs liés aux marches pédagogiques :

  • Après une marche d’une durée de 15 à 30 minutes, votre enfant sera plus disponible cognitivement pour réaliser des apprentissages et plus motivé à travailler. (Mason et coll. 2021)

  • Lors d’une marche pédagogique, il pourra apprendre ou réinvestir des apprentissages tout en bougeant, facilitant ainsi sa rétention en mémoire. (Kuo et coll. 2019)

  • L’exploration du quartier l’amènera à la rencontre de sa communauté en plus de connecter avec la nature au fil des saisons.

  • Les marches éveilleront ses sens, sa curiosité et son imagination, tout comme sa conscience aux détails du monde qui l’entoure.

L’environnement déborde d’amorces concrètes!

L’environnement déborde d’amorces concrètes!

Que votre enfant soit petit ou grand, vous trouverez assurément des idées intéressantes pour vos marches. Pour chacune d’elles, vous déterminerez une intention selon ses intérêts ou encore les notions à l’étude dans son plan de travail. Souvent, une question de départ permet d’ouvrir la discussion et favorise les échanges en lien avec les observations faites en marchant. 

Voici quelques exemples de questions à poser à votre enfant : 

  1. Quelles sont les différentes parties de l’arbre ? Sont-elles semblables d’un arbre à l’autre ?

  2. Certaines maisons sont plus modernes et d’autres anciennes. Comment le savoir ? Qu’est-ce qui les différencie ?

  3. Quels motifs et quelles textures observes-tu autour de toi ? Quelle autre surface cela te rappelle-t-il ?

  4. Vois-tu des lignes fermées, ouvertes, courbes ou droites autour de toi ? Peux-tu me les montrer ?

  5. Quels éléments de l’environnement peux-tu associer à tes 5 sens ?

  6. Peux-tu ramasser des déchets au sol ? Quel trajet feront-ils quand tu les auras mis à la poubelle ?

  7. Où s’accumule l’eau de pluie dans ce quartier ? Peux-tu suivre son trajet ?

  8. Trouves-tu que cette rue est belle ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui est beau ou laid ? Est-ce que tout le monde a la même opinion ?

Comme vous pouvez le constater, il est possible de réinvestir des notions relatives au vocabulaire, aux mathématiques, aux réflexions éthiques, à l’univers social et bien plus! En plus de permettre à votre enfant de bouger et de développer de saines habitudes de vie, les marches contribuent à contextualiser les apprentissages (Becker et coll. 2017) et le vocabulaire plus abstrait à des représentations réelles (arbres, maisons, etc.). Vous trouverez de nombreuses idées pour les enfants et même pour les jeunes du secondaire dans ce document complet de l’organisme Cent degrés.

Conclusion

Finalement, en explorant l’environnement qui nous entoure, on permet à notre enfant d’ouvrir ses horizons, de développer son sens de l’observation et de nourrir son vocabulaire à travers les discussions. N’hésitez pas à varier vos itinéraires ou vous accorder le droit de faire quelques petits détours : ils en valent la peine!

Pour aller plus loin

À lire
Références bibliographiques ou sources citées

Ayotte-Beaudet J-P, Berrigan F, Vinuesa V. (2022). Pratiques enseignantes en plein air au Québec :

au-delà de la pandémie de COVID-19. Université de Sherbrooke.

Kuo, M., Barnes, M., & Jordan, C. (2019). Do experiences with nature promote learning? Converging evidence of a cause-and-

effect relationship. Frontiers in psychology, 10, 305. https://doi.org/10.3389/fpsyg.2019.00305 

Becker, C., Lauterbach, G., Spengler, S., Dettweiler, U., & Mess, F. (2017). Effects of regular classes in outdoor education settings: A systematic review on students’ learning, social and health dimensions. International Journal of Environmental Research and Public Health, 14(5), 485. https://doi.org/10.3390/ijerph14050485

Marie-Philippe Goyer
Orthopédagogue à l'Institut des troubles d'apprentissage

Un peu plus sur l'autrice

Détentrice d’un baccalauréat en adaptation scolaire et sociale, Marie-Philippe a travaillé en classes spécialisées ainsi qu’en orthopédagogie en milieux scolaires et privés. Présentement gestionnaire et créatrice de contenus à l’Institut des troubles d’apprentissage du Québec, elle satisfait sa curiosité professionnelle en collaborant avec des experts et pédagogues passionnés. Consultante pour l’entreprise ALEO VR, Marie-Philippe conçoit des jeux visant à rééduquer les troubles spécifiques en lecture grâce à la réalité virtuelle. Elle a également fondé l’entreprise ScolAide qui vise à outiller le plus grand nombre d’enseignants et d’élèves en difficulté par le biais de conférences, consultations, capsules vidéos et documentation en ligne. Passionnée de littérature jeunesse et récipiendaire du prix Étincelle de reconnaissance en lecture du MEES, elle a complété un microprogramme en didactique cognitive des difficultés d’apprentissage de la lecture-écriture à l’UQAM et collabore au blogue J’enseigne avec la littérature jeunesse.

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