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Mon enfant est difficilement compris

Petite enfance
Primaire

Introduction

Pour aider votre enfant qui est difficilement compris par son entourage, nous vous proposons ci-dessous des stratégies concrètes qui l’amèneront à mieux prononcer et à améliorer la formulation de ses phrases. Vous trouverez les 5 erreurs à éviter quand vous communiquez avec votre enfant, de même que plusieurs astuces pouvant être mises en pratique au quotidien pour l’aider à se faire comprendre. Nous vous expliquerons aussi comment réagir quand vous ne comprenez pas ce que vous dit votre enfant malgré toutes les stratégies mises en place.

 

Dans la section Pour en savoir +, vous trouverez aussi des liens vers trois capsules vidéo qui vous montrent concrètement :

  • comment aider votre enfant à s’exprimer plus clairement ;
  • comment l’amener à raconter sa journée ;
  • comment stimuler le langage de votre enfant en encourageant ses demandes.

 

Vous pouvez retrouver toutes ces informations dans le guide pratique.

→ Consultez le guide pratique [PDF]

5 erreurs à éviter quand on communique avec son enfant

 

Pratiquement tous les parents ont eu du mal à comprendre leur enfant à un moment ou à un autre, en raison d’erreurs dans la prononciation, le choix du vocabulaire ou la formulation des phrases.
Mais comment faire pour amener votre enfant à mieux prononcer, à faire des phrases plus complètes et à se faire comprendre davantage?


Malgré leurs bonnes intentions, plusieurs parents ne s’y prennent pas de la bonne façon. Voici 5 erreurs à éviter quand on communique avec son enfant.

5 erreurs à éviter quand on communique avec son enfant

1. Questionner au lieu de commenter

Les adultes posent souvent des questions aux enfants en trop grand nombre : « C’est quoi, ceci ? », « C’est quelle couleur, cela ? » Il est préférable d’exprimer des commentaires sur ce qui entoure votre enfant pour stimuler son langage. Cela peut être appliqué dans la vie de tous les jours, par exemple dans la voiture, à l’heure du bain ou en jouant.

 

Quand on répond à des questions dans un examen, on n’apprend pas, car on ne fait que démontrer ce qu’on sait déjà. De même, l’enfant n’apprend pas quand on lui pose des questions directes. Qu’il connaisse ou non la réponse, il n’aura pas appris de nouveaux mots. Seuls les commentaires permettent de transmettre de nouvelles informations. Et c’est ce dont les enfants ont besoin pour développer leur langage.

 

2. Exiger que l’enfant répète correctement

Un enfant à qui l’on demande souvent de répéter perdra le goût de communiquer en raison de situations d’échec répétées. Il préférera demeurer silencieux ou parler moins, plutôt que d’initier la communication et de prendre le risque de se faire reprendre par l’adulte.

 

Plutôt que de faire répéter votre enfant, VOUS RÉPÉTEZ ! Oui ! Donnez-lui le bon modèle, simplement. Reformulez le mot plus difficilement prononcé, ou la phrase que votre enfant a voulu dire, en mettant l’accent sur le son ou le mot problématique. Par exemple, si l’enfant dit : « Maman, moi veux jus », le parent exprime : « JE veux DU jus ». Vous allez constater que votre enfant bénéficiera de vos modèles, avec le temps et la répétition. Ne vous découragez pas !

 

Ajoutez un élément nouveau à l’énoncé de votre enfant pour l’amener à allonger et à complexifier ses phrases. Si votre enfant exprime des phrases d’environ 2 mots, tentez de l’amener à produire des énoncés de 3 ou 4 mots. Par exemple, si l’enfant dit : « Regarde l’auto ! », le parent ajoute : « Oui, la belle auto rouge ! »

 

3. Donner à l’enfant ce qu’il veut tout cuit dans le bec

Les parents sont les experts de leurs enfants. Ce sont généralement ceux qui comprennent le mieux leur enfant et ce qu’il désire. Même si vous devinez ce que votre enfant veut (par exemple quand il regarde un jouet convoité en haut d’une étagère), laissez-lui le temps de faire une demande. N’allez pas au-devant de ses besoins pour acheter la paix, ne lui donnez pas « tout cuit dans le bec » même si vous devinez ce qu’il veut.

 

Ce conseil paraît simple. Pourtant, il est un des plus difficiles à appliquer pour les parents de jeunes enfants. Si votre enfant n’a pas à pointer, à vocaliser ou à exprimer une phrase pour obtenir ce qu’il veut, il perd des occasions de communiquer avec son entourage.

 

Organisez plutôt l’environnement pour créer des situations où votre enfant pourra faire des demandes dans le quotidien. Par exemple, mangez devant lui un aliment qu’il aime sans lui en offrir ou servez-lui son bol de crème glacée sans cuillère pour observer de quelle façon il communiquera son mécontentement. Commencez une activité intéressante : jouez jusqu’à ce que l’enfant éprouve du plaisir, arrêtez, puis attendez. Par exemple, faites des bulles de savon, puis fermez le pot fermement avant de le remettre à l’enfant. Attendez qu’il en redemande.

 

4. Parler trop rapidement

Faites des pauses et parlez plus lentement. Gardez tout de même un débit naturel. Il sera ainsi plus facile pour votre enfant de comprendre ce que vous dites et d’apprendre de nouveaux mots. Il pourra également prendre son tour de parole plus souvent et prendre le temps de répondre.

 

5. Parler sans se mettre à la hauteur de l’enfant

Pour communiquer avec votre enfant, placez-vous face à lui et attirez son regard vers votre visage. Penchez-vous ou soulevez-le pour qu’il soit à votre hauteur. Il sera ainsi plus facile pour lui de vous regarder. Cette stratégie aidera votre enfant à mieux reprendre les modèles verbaux que vous lui donnerez pour améliorer sa prononciation et développer son vocabulaire.

 

Que votre enfant s’exprime avec des sons, des gestes, des mots ou des phrases, n’oubliez pas que le plus important, c’est qu’il communique ! Et que la communication avec votre enfant soit plaisante, tant pour vous que pour votre enfant !

Comment réagir quand vous ne comprenez pas votre enfant ?

Sans un soutien en orthophonie planifié et spécifique aux besoins de votre enfant, il y a peu de chances que ses habiletés langagières s’améliorent.Les adultes qui passent le plus de temps avec l’enfant le comprennent souvent mieux que les autres, mais cela demeure tout de même variable d’un adulte à l’autre. En général, un enfant de 3 ans devrait être compris tant par les personnes familières que par les inconnus.

 

Quand les adultes ne comprennent pas du premier coup ce qu’un enfant a voulu exprimer, plusieurs vont lui demander de répéter. D’autres vont faire semblant d’avoir compris pour éviter de frustrer l’enfant ou de nuire à son estime de soi. C’est loin d’être les meilleures solutions.

 

Voici quelques conseils sur les manières de réagir quand vous ne comprenez pas votre enfant :

  • Ne faites jamais semblant d’avoir compris. C’est primordial.
  • Verbalisez les éléments partiellement compris. Par exemple : « Tu veux me parler de… » Lui dire que vous n’avez rien compris risquerait de le décourager.
  • Proposez-lui un choix de réponses. Par exemple : « Tu veux ceci ou cela ? »
  • Posez des questions auxquelles il pourra répondre par oui ou par non. Par exemple : « Est-ce que tu m’as dit…? »
  • S’il demeure difficile de comprendre votre enfant verbalement, incitez-le à vous pointer ou à vous montrer dans son environnement ce dont il vous parle. Les gestes pourront compléter les mots difficiles à comprendre.
Réalité partagée

François Gosselin est dysphasique. Même si son parcours scolaire a été semé d’embûches, il est déterminé à terminer son secondaire 5. À 24 ans, il est en secondaire 3 à l’école des adultes, mais ça ne l’empêche pas de s’impliquer activement auprès des personnes vulnérables. Empathique, persévérant et optimiste, François fait partie de l’équipe de Parlons Dysphasie et il a récemment mis sur pied un projet de danse folklorique pour les personnes dysphasiques : Le langage des pieds.
Source 

Pour en savoir plus

 

Au fil des ans, l’Institut des troubles d’apprentissage a développé de nombreux outils pour assurer l’égalité des chances des personnes qui vivent avec un trouble d’apprentissage, leur permettre de développer pleinement leur potentiel et de contribuer positivement à la société. Voici quelques-unes des ressources sélectionnées pour vous, n’hésitez pas à les consulter.

 

La vidéo Comment aider mon enfant à s’exprimer plus clairement ?  présente des trucs et astuces simples pour aider votre enfant à mieux prononcer les sons et à développer son vocabulaire.

 

La vidéo Comment amener mon enfant à raconter sa journée ?  présente des trucs et astuces simples pour aider votre enfant à développer son discours narratif.

 

La vidéo Comment stimuler le langage de votre enfant en stimulant les demandes  présente des trucs et astuces simples pour stimuler le langage de votre enfant en lui donnant la possibilité de prendre les devants dans la vie quotidienne et d’exprimer des demandes.

 

D’une durée de 3 heures, le webinaire Développement du langage : Repères développementaux et indices de difficultés vous permettra de reconnaître les signes de difficultés langagières chez les enfants de 0 à 5 ans, d’offrir une stimulation précoce et de vous diriger vers les ressources disponibles advenant des difficultés de langage. Les mythes et réalités au sujet du bilinguisme et du développement langagier chez les enfants allophones sont également abordés, sans oublier les stratégies de stimulation du langage et d’intervention précoce.



→ Découvrir la formation sur le développement du langage : Repères développementaux et indices de difficultés

Pour aller plus loin

À consulter
  • DLD & Me 
    Initiative ayant pour but de sensibiliser le grand public au TDL et d’offrir du soutien et des ressources aux parents et aux individus concernés. (En anglais)
  • Naître et grandir 
    Source d’information fiable et validée scientifiquement, Naître et grandir a pour mission de soutenir quotidiennement les parents du Québec dans leur rôle auprès de leur enfant, dès la conception jusqu’à 8 ans.
À lire
  • Le texte Description de la réadaptation en orthophonie  de Dysphasie Québec permet de savoir à quoi s’attendre quand on entame un suivi en orthophonie.
  • Au-delà des mots : le trouble développemental du langage 
    (2e édition) – Livre publié aux Éditions du CHU Sainte-Justine (2019).
    Ce guide définit les caractéristiques du trouble avec nuance, s’attaque aux mythes qui y sont liés et permet de se préparer au diagnostic. Mettant de l’avant une approche multidisciplinaire, il relève tous les impacts sur le développement de l’enfant et permet de mieux intervenir dans le processus de réadaptation.
DOSSIER RÉDIGÉ PAR AGATHE TUPULA KABOLA
M.P.O., O(c), orthophoniste
Merci à notre précieux partenaire