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4 biais cognitifs pouvant biaiser les apprentissages

Secondaire

Introduction

Il arrive parfois que nos jugements et nos croyances puissent nous inciter à prendre de mauvaises décisions. Lorsque ces processus de pensée rapides sont erronés, ils se nomment biais cognitifs. Ces biais peuvent avoir des répercussions sur les apprentissages; il est donc important que les enseignants les connaissent pour mieux les appréhender.

Le biais de négativité

C’est le fait que notre attention est plus fortement attirée par les événements négatifs que par les événements positifs. C’est pour cette raison qu’il est possible que vous reteniez les faiblesses et les défis des élèves plus facilement que leurs forces. Sachez que c’est tout à fait normal : c’est ainsi que fonctionne le cerveau. 

Pour contrecarrer cette habitude de penser, il faudra donc travailler consciemment à porter attention aux informations positives (les forces de vos élèves, les comportements souhaités). Il y a plusieurs façons de procéder :

  • Vous pourriez,  par exemple, prendre en note les attitudes ou les comportements positifs de vos élèves. Le fait de les consigner dans un journal permet de mieux s’en souvenir et rend l’information positive saillante. 

  • Vous pourriez aussi proposer de faire une activité en collaboration avec les élèves. Par exemple, cinq minutes avant la fin du cours, les élèves pourraient être invités à nommer une chose positive ou dont ils sont particulièrement fiers.

L’effet Pygmalion

effet pygmalion

 “Dès que les professeurs commencèrent à le traiter en bon élève, il le devint véritablement” (Marcel Pagnol, Le temps des amours, 1988, p. 76)

Ce biais désigne l’effet des attentes d’une personne sur les performances d’autrui. Par exemple, si l’enseignant s’attend à ce que son élève réussisse, ce dernier aura plus de chance de réussir que s’il s’attend à ce qu’il échoue. Ainsi, le regard de l’enseignant peut influencer les performances des élèves. Il est donc important que les enseignants, entre eux, ne se “contaminent pas” et tentent de promouvoir les qualités ou les améliorations perçues chez un élève plutôt que le contraire.

Le biais de planification

Il s’agit de la difficulté à estimer combien de temps il sera nécessaire pour faire une tâche donnée; la personne biaisée aura tendance à sous-estimer le temps réellement nécessaire. Ce biais est souvent observé chez les étudiants à qui on demande de rendre un travail ou un projet. En tant qu’enseignant, vous pouvez mettre en garde vos élèves de ce biais et leur apprendre à y faire face de plusieurs façons : 

  • Faites vous-même une estimation du nombre de temps nécessaire pour finaliser le travail demandé et annoncez-le à vos étudiants.

  • Apprenez-leur à planifier : demandez-leur d’ouvrir leur agenda à la date à laquelle le travail doit être rendu et faites une planification à rebours avec eux en leur demandant de noter des temps de travail jusqu’à atteindre le temps total que vous aurez estimé.

L’illusion de connaissance

Il s’agit de la tendance à penser que nous savons plus de choses sur un sujet qu’en réalité. 

Certains élèves pensent parfois bien connaître une notion, alors ils n'accordent que peu d’attention à votre cours. Pourtant, à l’examen, cet élève en particulier est déçu de sa note. 

  • Lorsqu’un élève vous mentionne qu’il ne prend pas de notes, car il a déjà vu la notion l’an dernier (par exemple), ne vous arrêtez pas à cette information.

  • Questionnez-le plus en profondeur. Vous verrez qu’il vous suffira de 2 ou 3 questions pour vous apercevoir (et lui faire s'en rendre compte) que finalement, le concept est encore flou ou que les connaissances qu’il pensait avoir sont moins riches que dans ses souvenirs.

Pour aller plus loin

Références bibliographiques ou sources citées

(2022). Guide pratique des biais cognitifs. Éducation relative à l'environnement, 17(1).

Frayssinhes, J. (2022). Le rôle des biais cognitifs dans l’apprentissage. Éducation Permanente, 233, 147-154.

Marjolaine Masson
Neuropsychologue

Un peu plus sur l'autrice

Marjolaine est détentrice d'un doctorat en neuropsychologie depuis 2011. Elle est passionnée par les neurosciences et plus particulièrement par la neuroéducation. Ainsi, son objectif professionnel est de rendre accessibles les données de la littérature scientifique afin d'aider les jeunes à utiliser de bonnes stratégies d'apprentissage.

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